Nous sommes allez à la rencontre de Mr. Enrick GEORGES, conseiller technique viticole puis Isabelle PILLON et Cécile BARTHELOMEY deux viticultrices certifiées HVE3. C’est eux qui nous parlent le mieux de l’impact et des changements du label sur leur exploitation.
Qu’est-ce que la démarche HVE en viticulture, son origine et son but ?
Mr. Enrick GEORGES : “La certification est tout d’abord issue d’une réflexion du système public de valorisation et de reconnaissance environnementale en 2007 lors du Grenelle de l’environnement. L’objectif était alors de mettre en place une certification environnementale valable pour les exploitations agricoles. Un dispositif a vu le jour avec trois niveaux graduels pour permettre une avancée, étape par étape, des exploitations souhaitant se lancer :
Niveau 1 : Le respect des pratiques essentielles de la réglementation environnementale.
Niveau 2 : L’adoption de techniques à faible impact environnemental.
Niveau 3 : La mesure de seuils de performance environnementale en matière de biodiversité et de faible dépendance aux intrants.
Suite à cette réflexion et au travail des instances concernées, la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) voit le jour et est lancée en 2011.”
Comment cette certification HVE prend-t-elle vie pour la viticulture ?
Mr. Enrick GEORGES : “Cette certification a vu le jour en 2011 mais j’ai souvenir que l’engouement pour cette certification a eu lieu plutôt aux alentours de 2017-2018. Pour intégrer les nouvelles exigences sociétales en termes d’environnement, les bassins de productions viticoles se sont intéressés à la certification HVE. La viticulture a en tout cas été moteur sur la mise en avant de cette certification et c’est ce qui se retrouve quand vous regardez les chiffres de juillet 2021 en France : la viticulture est actuellement la filière la plus représentée par cette certification avec plus de 14 000 exploitations (14 721 précisément) sur un total de 20 161 exploitations. ”
Quels engagements cette certification implique-elle ? Quel est son impact sur les vins et les ventes ?
Mr. Enrick GEORGES : “L’engagement dans la certification HVE intègre la notion de développement et du maintien de la biodiversité dans la conduite de l’exploitation et vise à limiter au maximum les intrants (phyto, engrais). Il s’agit donc d’intégrer son exploitation dans une démarche de respect de son environnement.
Les clients deviennent aujourd’hui de plus en plus exigeants dans leur consommation et notamment en matière de respect de la nature. La demande client en vins certifiés HVE est de plus en plus importante et la certification joue donc un rôle primordial dans la vente de nos vins !”
Quelles sont les étapes pour l’acquérir ?
Mr. Enrick GEORGES : “Les étapes sont assez simples : il faut tout d’abord faire une auto-évaluation de niveau 1 (conditionnalités de la PAC) ou de niveau 2. La certification Terra Vitis permet, par exemple, d’accéder à ce niveau 2 de la certification HVE.
Puis si ces autocontrôles paraissent satisfaisants et ne montrent pas de non-conformité ingérable, il faut alors faire un auto-contrôle du niveau 3.
L’auto-contrôle se fait sous forme de grille qui permet de remplir les critères spécifiques à l’exploitation et de vérifier si elle peut remplir ceux de l’exigence HVE. Il faut avoir à minima 10 points dans chacun des indicateurs (la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau). “
À votre connaissance, quelles sont les prochaines évolutions éventuelles de la certification HVE ? Ou bien quelles évolutions pourraient être imaginées ?
Mr. Enrick GEORGES : “Des évolutions sont bien à prévoir sur la certification HVE. Il faut aussi rappeler que la certification est divisée en deux voies : la voie A qui comprend les critères de notation (indiqués précédemment) et la voie B qui est évaluée sur le chiffre d’affaires et la présence d’IAE. Il est possible que cette dernière soit amenée à disparaître.
De plus, les pratiques des viticulteurs ont évolué : le désherbage intégral des parcelles est devenu marginal, les alternatives ont aussi évolué et sont de plus en plus utilisées (l’enherbement par exemple).
FOCUS interviews de deux viticultrices d’UNIVITIS
Nous nous sommes également intéressés à la répercussion sur les principaux intéressés pour cette certification : les viticulteurs.
Nous sommes donc allés à la rencontre de deux viticultrices Univitis :
Isabelle PILLON, 49 ans, est installée depuis 19 ans suite à l’achat de la propriété de M. Pauvert sur la commune de Ligueux. Aujourd’hui, Isabelle Pillon cultive avec son mari 25 ha.
Cécile BARTHELOMEY, 40 ans, viticultrice depuis 19 ans également, possède le château Les Feneteaux et 27 ha de parcelles.
Depuis quelle année êtes-vous certifiées HVE et quels changements cela a-t-il eu dans votre façon de travailler ?
Isabelle PILLON : “Nous nous sommes engagés dans la certification HVE3 en 2018. Ça n’a absolument rien changé dans notre façon de travailler car l’exploitation, le matériel, les produits utilisés, notre façon de travailler, tous ces éléments étaient éligibles aux critères de la certification.”
Cécile BARTHELOMEY : “Je suis passée en certification HVE en février 2018. Cela n’a pas vraiment changé ma façon de travailler car j’avais déjà les bonnes pratiques nécessaires pour être certifiée HVE3. C’est au niveau de l’organisation et des prises de notes que cela a eu un impact. Il fallait être plus pointu.”
Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans cette certification et quel a été son coût ?
Isabelle PILLON : “Nous nous sommes engagés suite à la demande de la cave UNIVITIS et sur les conseils du service commercial.
Concernant le coût, ça ne nous a rien coûté car la cave Univitis -dont nous sommes adhérents – prend à sa charge les frais de la certification tous les 3 ans ainsi que les frais du contrôle intermédiaire (tous les un an et demi).”
Cécile BARTHELOMEY : “Nous nous sommes engagés dans cette certification sous les conseils d’Univitis. Cette certification est essentielle pour la commercialisation du vin et elle valorise notre travail au niveau de la culture de la vigne, ce qui est un vrai plus. Pour les coûts, Univitis a tout pris en charge.”
Comment Univitis vous a accompagné dans cette démarche ?
Isabelle PILLON : “Les conseillers techniques Univitis nous accompagnent dans cette démarche notamment dans la préparation des documents à présenter, dans le calcul des IFT. Ce que j’apprécie le plus c’est qu’un technicien de la cave est présent à chaque audit.
Même si c’est chronophage, je ne regrette pas de m’être engagée dans la certification HVE3, c’est celle qui correspond le mieux à mon exploitation !”
Cécile BARTHELOMEY : “Tout au long du processus et encore maintenant, Univitis est présent. Par exemple, lors de l’audit, un technicien Univitis était présent. Cela rassure beaucoup. Il nous a expliqué tous les documents obligatoires à présenter et toutes les obligations à suivre.”
Aujourd’hui Univitis accompagne ses adhérents dans cette démarche de certification HVE, qui a de beaux jours devant elle !