Comment déguster son vin ?

La dégustation du vin est une pratique qui peut nécessiter beaucoup d’entraînement afin de devenir incollable mais qui reste tout de même accessible à tous. Apprécier le vin, reconnaître ses saveurs et ses arômes est un exercice très subjectif selon les goûts, l’humeur et vos référentiels. En effet, les facteurs extérieurs qui influencent une dégustation sont très nombreux, c’est pourquoi notre mini-guide va vous permettre de réunir un maximum d’informations pour déguster dans les meilleures conditions.

Etape 1 : Servir son vin à la bonne température

La température, un élément crucial souvent négligé. Chaque type de vin a ses préférences thermiques. Par exemple, un vin rouge à température ambiante, est généralement servi entre 16°C et 18°C pour révéler pleinement sa complexité aromatique, tandis qu’un blanc frais peut être apprécié entre 8°C et 12°C pour conserver sa fraîcheur et sa vivacité. Quant au rosé, il s’épanouit généralement entre 10°C et 12°C pour révéler ses délicates nuances de fruits rouges.

Étape 2 : Bien choisir son verre

Le choix du verre revêt également une importance cruciale. Optez pour un verre fin et élégant, idéalement tulipe, dont la forme permet une concentration optimale des arômes vers le nez. Des études ont démontré que la forme du verre influence significativement la perception des arômes, amplifiant ainsi l’expérience gustative de manière remarquable.

Voici quelques codes à prendre en compte :

• Optez pour un verre avec une paroi fine et transparente, permettant une meilleure perception de la couleur et de la brillance du vin, tout en favorisant son appréciation. Évitez les motifs ou l’opacité ; le verre doit se fondre discrètement pour laisser le vin prendre le devant de la scène.
• Choisissez un volume suffisamment grand pour une bonne oxygénation du vin, libérant ainsi tous ses arômes. Un volume adéquat facilitera également le mouvement du vin dans le verre.
• La forme idéale est celle d’un verre doté d’une base large et d’une ouverture plus resserrée, concentrant ainsi les arômes pour une expérience gustative optimale.
• Assurez-vous que le pied du verre soit assez long pour une prise en main aisée, tout en évitant que la chaleur de votre main n’influence la température du vin.

Étape 3 : Observer

L’observation visuelle, une étape où les yeux deviennent les premiers explorateurs de votre expérience. Penchez délicatement le verre et observez la robe du vin (sa couleur) avec attention.

La couleur d’un vin ne constitue pas un indicateur absolu de sa qualité. Bien que la profondeur d’une teinte sombre dans un vin rouge puisse impressionner, elle ne garantit pas nécessairement un goût supérieur. Cependant, des éléments tels que l’intensité de la couleur, la luminosité du disque (c’est-à-dire la façon dont la surface du vin reflète la lumière) et la clarté (est-ce que le vin est cristallin ou plutôt trouble et opaque ?) fournissent des indices sur la qualité du vin.

Un autre aspect du vin perceptible lors de l’examen visuel est sa viscosité. Celle-ci est observée en faisant tourner le vin dans le verre afin d’étendre le disque formé en surface. La fluidité du vin, lorsqu’il tourne, peut indiquer une texture légère, tandis qu’une viscosité plus prononcée peut suggérer une teneur en alcool et en sucre plus élevée. Toutefois, la viscosité seule ne permet pas de juger de la qualité intrinsèque du vin, à moins que l’on recherche spécifiquement un vin plus riche en alcool.

Pour faire ressortir les couleurs et lire au travers du vin, il est préférable de se tenir au-dessus d’un fond blanc (une nappe par exemple).

Un vin rouge profond, par exemple, peut révéler des nuances pourpres ou rubis, tandis qu’un blanc peut exhiber des teintes dorées ou vert pâle. Ces nuances sont le reflet de l’âge, du cépage et du processus de vinification.

Etape 4 : Le nez

L’olfaction, c’est le moment de faire le lien entre votre odorat et vos souvenirs.

Commencez par sentir le vin sans le remuer, c’est ce qu’on appelle le premier nez. Est-ce que le vin semble fermé (aucun arôme perceptible), discret ou bien ouvert (des arômes prononcés et différentiables). Si vous percevez qu’il est fermé, vous pouvez le carafer pour lui donner l’opportunité de s’ouvrir.

Ensuite, faites tourner doucement le vin dans votre verre pour libérer ses arômes, c’est ce qu’on appelle le deuxième nez : plongez votre nez au-dessus du bord et respirez profondément. Vous pourriez détecter des notes de fruits mûrs, d’épices exotiques, voire des accents boisés ou floraux. Ces arômes sont le résultat de l’interaction entre les composants du vin, son lieu d’exploitation et de son processus de maturation. Fermez les yeux et concentrez-vous sur ce que vous ressentez.

Les parfums peuvent évoquer des souvenirs profondément enfouis. Laissez-vous transporter par les arômes. Ne craignez pas les associations d’idées qu’ils suscitent, même les plus inattendues. Chaque personne perçoit les arômes de manière unique.

Etape 5 : La bouche

Enfin, la dégustation, c’est le moment de lier tous les éléments relevés auparavant. Prenez une petite gorgée et laissez le vin parcourir votre palais, en le faisant tourbillonner pour couvrir chaque centimètre de votre langue. Notez la texture, l’acidité, les tanins (pour les vins rouges), la douceur et la longueur en bouche. Chaque vin a sa propre personnalité, sa propre histoire à raconter, c’est comparable à la lecture d’une histoire, interprété de différentes façons selon les lecteurs.

Lorsque l’on débute dans la dégustation, il est plus évident de ne pas recracher le vin car, cela apporte encore plus de complexité à l’identification des arômes.

En somme, la dégustation du vin est bien différente de boire un verre de vin lors d’un repas ; c’est une véritable exploration des sens, de saveurs et d’arômes qui éveille l’esprit et la curiosité.

Bonne dégustation !

C’est maintenant à vous de jouer !