Mélanie, peux-tu nous parler de ton parcours pour arriver à la cave Univitis ?
“Depuis toute petite, ma passion, c’est la vigne et le vin. Mon père participait aux vendanges d’Univitis au travers d’un groupement d’employeurs pour des viticulteurs des Lèves.
Plutôt quelqu’un d’extérieur, j’ai toujours apprécié ce milieu, j’ai donc choisi d’orienter mes études dans ce domaine.
Titulaire d’un BEPA (Brevet d’études professionnelles agricoles), j’ai poursuivi mon cursus vers un BAC Pro viticulture/œnologie. Et je ne l’ai pas eu !
Désireuse de travailler dans ce domaine tout de même, Univitis m’a proposé de travailler en tant que saisonnière à mes débuts “
Depuis quand es-tu à Univitis ?
“J’ai débuté ma première saison de vendange à l’âge de 19 ans. Cela fait donc 18 ans que j’y travaille. Employée en tant que saisonnière pendant les vendanges, je travaillais le reste du temps dans les vignes. Et, petit à petit, par ma volonté d’évoluer, mon sens du travail et mon expérience, Univitis m’a proposé un poste en CDI en tant que caviste.”
En quoi consiste ton métier de caviste ?
“Je travaille en étroite collaboration avec Franck, notre œnologue en charge du site des Lèves.
Mon travail est transverse à l’activité d’UNIVITIS. Il varie selon la saison et débute par opération successive, de la réception de la vendange en passant par la vinification, l’élevage, le contrôle, les opérations de filtration jusqu’à la mise en bouteille du vin.
Il y a toujours du travail à faire, les missions varient tout le temps ; et c’est ce que j’aime. Il n’y a pas de journée type, nous répondons au besoin des volumes à embouteiller.
Je réalise également des dégustations régulières afin d’assurer le suivi des vins, leurs évolutions, et les rectifications nécessaires à apporter.”
Pourquoi ce métier t'attire autant ?
“Comme je l’ai dit, je suis dans le milieu depuis que j’ai 14 ans.
J’aime bouger aussi, j’ai passé 15 ans dans les vignes et je voulais à présent m’impliquer dans toutes les étapes du process, occuper un poste à responsabilité.
J’aime le travail manuel, le travail du raisin et du vin en lui-même. J’aime également former les autres, je supervise mes collègues aides-cavistes dont je m’occupe à plein temps, je les forme, leur apprend le métier.”
Pour toi, quelles sont les compétences nécessaires pour être caviste ?
“Déjà, il faut être passionné. Si tu n’es pas passionné par le vin, le raisin, c’est compliqué. Il existe des courtes études : BTS,BAC Pro, BEPA, pour accéder à ce métier facilement.
Sinon, comme je l’ai dit précédemment, il faut aimer bouger, être en extérieur et le travail manuel.”
Caviste, c'est un métier solitaire ?
“Alors cela peut changer d’une cave à l’autre, mais ici, on est toujours en groupe.
Il y a beaucoup d’entraide ; on s’aide les uns les autres dans les tâches physiques par exemple et l’on s’écoute et se soutient dans les choix techniques.
On est souvent 2 ou 3 regroupés au même endroit.”
Quelles sont tes missions préférées dans le métier de caviste ?
“Ce que je préfère, c’est le moment des vendanges. C’est la saison la plus intense, on court partout. C’est la première étape de notre travail où l’on est au contact de la matière première : le raisin. C’est un moment très important, où l’on peut estimer la qualité d’une récolte et d’un millésime.
Pendant les vendanges, on accueille des saisonniers pour nos besoins en main d’œuvre qu’il faut former. C’est un moment intense et éprouvant que l’on aborde de manière agréable. Nous sommes néanmoins contents du calme retrouvé quand ça s’arrête.
Notre fierté : Pouvoir apprécier le fruit de notre travail à la dégustation.”
As-tu une anecdote à nous raconter sur un moment à la cave ?
“Forcément, au moment des vendanges, il y a une bonne ambiance avec nos coopérateurs qui viennent nous apporter leur raisin et les saisonniers. De plus, on a la chance d’avoir la femme d’un de nos adhérents qui est cuisinière alors c’est toujours l’occasion de se retrouver et de décompresser devant de bons petits plats.
La vendange est vraiment un moment de partage : on est stressé, on a beaucoup de travail, mais il y règne une bonne ambiance.”
Les métiers du vin sont souvent occupés par des hommes, t'es-tu senti mise de côté lors de ton entrée à la cave ?
“Pas du tout. Comme je suis là depuis longtemps, je fais presque partie des meubles. Je n’ai jamais eu de problèmes d’intégrations. Nous travaillons en équipe avec mes collègues proches Ludo et Pierre depuis des années.
J’ai toujours aimé travailler avec des garçons. Aujourd’hui, ils m’aident, je les aide, il n’y a pas de différence. Comme ils le disent, je suis leur “petit chef”. J’ai su m’imposer par mon travail et ma proximité avec eux.
Néanmoins, à mes débuts il y a une quinzaine d’années, la réponse que l’on m’avait apportée était qu’on ne prenait pas de fille à la cave. Cette période est révolue, « bien heureusement ». Le métier est certes physique mais l’entraide est permanente aux Lèves. Je réponds à d’autres qualités plus techniques, organisationnelles, relationnelles… Nous fonctionnons en équipe où chacun à sa place.”
As-tu un vin fétiche de la cave ?
“Un vin fétiche ? J’aime beaucoup le Brennus, c’est le premier vin que mon père m’a fait gouter de la cave, je le connais depuis des années.
J’aime aussi le Château Les Vergnes blanc sec !”